Rappels historiques
Le régime des Khmers rouges, aussi dénommé du nom « Angkar », débute dans un contexte de guerre le 5 août 1951, lors de la fondation du Parti Communiste Kampuchea (PCK). Des paysans menés par des intellectuels qui obéissent à un communisme assez strict forment les Khmers rouges. Ce régime, qui est dirigé par son secrétaire général, Pol Pot renversent la République en 1975.
Ils prônent un idéal de vie très simple, se rapprochant de la vie des paysans et souhaitent pour cela supprimer tous les fonctionnaires de l’ancien régime, abolir l’argent, la propriété, la famille et envoient tous les intellectuels et les gens instruits dans des camps de rééducation et dans les champs pour travailler.
Récit de Claire Ly : revenue de l’enfer des camps de rééducation
Le livre « Revenue de l’enfer » raconte le parcours de Claire Ly qui a vécu l’ascension du régime communiste, elle est professeure et est considérée comme ennemi, elle décrit son quotidien dans un camp de travail pendant quatre ans. Dans son récit, elle distingue le « peuple en attente » du « peuple nouveau ». Le premier peuple regroupe les paysans qui continuent à avoir un droit à la propriété (maisons, arbres fruitiers, instruments de pêche etc) et le deuxième groupe correspond au peuple de la ville, « souillé » par la culture occidentale, privé de sa propriété qu’il faut rééduquer à travers des camps de travaux forcés.
L’auteure, est donc envoyée dans un chantier pour participer à la construction de digues. Il s’agit d’un témoignage poignant qui retranscrit avec beaucoup de détails la vie des Cambodgiens sous le régime de l’Angkar.
La société post-Khmers rouges
40 ans après l’arrivée au pouvoir de l’Angkar, la ville de Phnom Penh garde toujours des stigmates de la brutalité du régime du Kampuchea. Des marques physiques, comme le camp d’extermination de Choeung Ek situé à 17 kilomètres de la capitale ont vu plus de 17 000 personnes y perdre la vie sous les coups des Khmers rouges, ou encore, une ancienne école qui avait été transformée en prison et dans laquelle on peut y voir encore des traces de sang.
Les conséquences culturelles de cette époque sont également importantes. Après la mort de la plupart des intellectuels, le pays se retrouve avec un nombre de personnes instruites considérablement diminué et une culture déracinée.
Ce n’est d’ailleurs que très récemment que le régime des Khmers rouges est officiellement accusé de « génocide », lors du tribunal parrainé par l’ONU en 2018. Y étaient jugés les deux derniers dirigeants en vie des Khmers rouges : Nuon Chea, 92 ans ex-numéro deux du régime et KieuSamphan, 87 ans ancien chef d’État du « Kampuchéadémocratique » déjà condamnés à la prison à vie pour « crimes contre l’humanité ».
L’économie Cambodgienne depuis la fin du régime du Kampuchéa
Le gouvernement cambodgien a ouvert ses frontières au commerce international, au tourisme et a mis en place des mesures afin d’attirer des investisseurs étrangers. Ces mesures ont porté leurs fruits dès la fin des années 1990 avec une augmentation du PIB remarquable. Malgré ces avancées économiques, ont laissé la plupart des habitants dans une situation de précarité, voire de pauvreté pour près de 30% d’entre eux en 2007 (selon une étude de l’ONU).
La société souffre toujours de grands déséquilibres et la période a laissé des générations traumatisées. De fortes inégalités persistent entre les villes et la campagne, où vivent 85% des Cambodgiens: la pauvreté a été réduite de 60 % dans la capitale tandis que dans les zones rurales elle n’a été réduite que de 22%.
La société Cambodgienne se reconstruit au fur et à mesure et tente de lutter contre l’amnésie historique pour apprendre de son passé. Ce qui lui permet de connaître son identité et de connaître ses racines afin de mieux de développer.
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